Projet BLOCKHAUS, notes et éléments provisoires.

files/CLOCKHAUS_001_sm.giffiles/blockhaus/model/Blockhaus_SKP50047.gif
Modèle 3D en cours de réalisation par David Hélaine. Vous pouvez télécharger le modèle au format SketchUp 5 ici: files/blockhaus/model/Blockhaus_SKP5_140118.skp.

Le projet blockhaus regroupe pas mal de préoccupations autour du processus artistique, de l'apparition d'une forme et de la question de la sensibilité au milieu.

Il s'agirait d'organiser dans un espace extrêmement réduit, un blockhaus, une succession de rendez-vous artistiques qui puissent entrer en discussion avec le lieu et ses propriétés.
Un cahier des charges conçu comme un outil est établi pour favoriser la saisie du lieu.
L'invitation d'un(e) artiste, d'un(e) architecte, d'un danseur, d'un collectif, etc..., donne à chaque fois lieu à un échange autour de l'état du blockhaus.

Cet état recoupe plusieurs éventualités:
Des oeuvres peuvent y être installées à long terme, l'économie du projet est alors à inventer sur une base fixée par le cahier des charges. Les questions du rapport au public, du rituel d'inauguration, de la communication, de la durée de l'événement, des horaires, des modalités de visite, de l'alimentation en énergie, de l'humidité, de la saison, ou de la destruction par exemple, sont autant de briques, qui, en amont, structureront la réflexion de l'invité, et constitueront un axe de lecture de sa proposition.
Il ne s'agit pas simplement de montrer des oeuvres au sens traditionnel d'une exposition, mais de susciter une rencontre tripartite : artiste / milieu / public.

Une des ambitions du blockhaus est de rendre lisible une zone du travail de l'artiste en mettant au jour certains des choix qu'il a pu faire dans son rapport au contexte. Ainsi le mouvement est toujours double. La production d'un objet, d'une action, d'une idée, d'une décision, s'accompagne d'un document dont le but n'est pas de justifier la présence de l'oeuvre à cet endroit précis.
On peut voir dans trop d'expositions des didascalies pointant le génie de l'artiste sans même évoquer la possibilité d'une erreur ou d'un accident...

Ici, sur un exercice ténu, l'artiste s'expose à un contexte critique, où ses décisions pourront être documentées, au moins autant que son oeuvre.
Ainsi, les contraintes (au sens ou l'oulipo peut les définir) tant spatiales que conceptuelles invitent l'artiste à jouer, à écarter, à trier pour re-définir ce qui constituerait son espace idéal, ici et maintenant, dans le blockhaus.

Tout en ménageant une situation propice à la création, le blockhaus tend un piège à l'artiste pour mieux le cerner.
Le blockhaus, né rouage d'une machine de guerre, poursuit son destin dans un dispositif moins guerrier que désespérément artistique.

Les types d'interventions :
Les artistes sont libres de proposer tous types d'actions, objets, constructions, fictives ou réelles pour le blockhaus à condition d'organiser un rapport au cahier des charges sous la forme d'un document qui, lui, sera systématiquement publié.
La visibilité publique de l'oeuvre reste conditionnelle, l'artiste a tout le loisir de l'organiser dans le rapport le plus pertinent à sa pratique.

Des propositions fictives sont tout à fait les bienvenues et pourront comme toute oeuvre physique bénéficier des mêmes conditions.

En cas de budget trop serré pour organiser le déplacement de l'artiste, une oeuvre par correspondance pourra être installée par les équipes techniques du blockhaus, sur les recommandations de l'artiste. Les frais d'envoi et de retour - le cas échéant - ne pourront dépasser le budget standard d'une intervention.

Les décisions artistiques prises par l'artiste sont regroupées dans le Document Modulaire D'intervention (DMI)
Le DMI recense l'ensemble des décisions prises par l'artiste qui sont en lien avec le cahier des charges. Il distingue les éléments du Cahier des Charges pris en compte par l'artiste de ceux laissés de côté. En ce sens, le DMI constitue une somme apparentée à un journal de bord de l'adaptation d'une œuvre à un contexte donné.
Le DMI rassemble également les documents plus techniques (budget détaillé du projet, consommation en énergie, par exemple) et le cas échéant, toute information susceptible d'éclairer le travail réalisé (dossier de l'artiste, textes, notes, …).
Un modèle standard de DMI sera mis à disposition dans le dossier initial.

Cette mémoire normée et systématique d'un processus de création marque une des spécificités du projet blockhaus dans une perspective de recherche. Il s'agit bien là de pousser la création dans ses retranchements, d'établir un cadre expérimental précis qui peut permettre à toutes les parties en présence (artiste, public, organisateurs) d'avoir accès à des zones de la création souvent passées sous silence, ou accessibles aux seuls initiés.

Bien entendu, aucune obligation documentaire stricte ne sera imposée à l'artiste qui pourra à son gré distiller ou retenir les informations concernant son intervention.
Il est à noté que cette systématisation procédurale a pour ambition, dans le cas d'une absence de données, par exemple, de livrer un cadre au vide et ainsi de rendre signifiants le creux, le flou, le secret ou la retenue.
Visites so far: 2/7432 | b, une association du réseau minuscule | plotseme, un outil de publication de g.stagnaro | license (cc)
site réalisé avec "le plotseme" développé par Guillaume Stagnaro (cc) 010175.net